La guerre

La guerre

samedi 7 mars 2015

La guerre de Grand Père - Relatée par son gendre Jean Sicard

Introduction 
Ce travail de mémoire a pu être effectué, grâce aux nombreuses lettres écrites par Joseph Richard à son oncle et sa tante, Vincent et Octavie Chiron,qui ont été conservées et aimablement remises entre les mains de leur auteur.Le tout a été illustré grâce aux nombreuses photos prises par Joseph Richard, lui-même, avec son petit Kodak.Je me suis grandement inspiré de l’ouvrage de Gustave Gouin , ayant participé à la Campagne des Dardanelles  et de Macédoine,dans un régiment qui a combattu côte à côte  avec celui  de Joseph Richard.L’ouvrage de Monsieur Gouin, a été illustré de nombreuses photos.   

Elles ont été prises par Monsieur  Fernand Detaille ; que ses héritiers, bien connus à Marseille, dans le domaine de l’Art et de la photographie en soient remerciésLa réalité historique a pu être établie, grâce aux ouvrages de l’historien, Pierre Miquel,« la Poudrière d’Orient », tome 1,« L’enfer des Dardanelles » et tome 2,« Le vent mauvais de Salonique»

   L'attaque navale




Les allemands qui avaient dû lâcher prise sur le front occidental tournaient leurs efforts contre la Russie. Le devoir des alliés était tout tracé. Il s’agissait d’alléger la pression qui s’exerçait sur nos amis de l’Est.

La Turquie avait signé le 8 août 1914, un traité secret avec les Empires Centraux. Une action de guerre conduite par des torpilleurs turcs contre Odessa, entraîne la rupture. Le Tsar demanda aux alliés, le 2 janvier 1915, de « faire une démonstration en quelque endroit ». Winston Churchill, Premier Lord de l’Amirauté assura le gouvernement du Tsar qu’une démonstration serait faite contre les Turcs. La décision fut prise à Londres d’organiser contre le Détroit de Gallipoli une expédition navale, dont Constantinople serait l’objectif final. Le gouvernement français ayant donné son accord, une action navale Franco-britannique fut engagée  le 18 mars 1915. La flotte comprenait  les cuirassés « Queen Elisabeth, », » « Lord Nelson », « Agamemnon » « Inflexible » « Océan » « Irrésistible » « Prince George » et « Magestic », pour la Grande Bretagne et le  « Gaulois »



« Bouvet » et « Suffren » pour la France. C’est un échec total, deux cuirassés anglais sont allés par le fond.
Un moment avant le « Bouvet », est touché de plein flanc par une mine, culbute en moins d’une minute avec tout son équipageL’Amiral anglais, commandant en chef, donne l’ordre de faire demi tour.
Les Turcs doivent sans doute leur victoire à l’abondance des mines flottantes, qui ont causé de grands dommages. Mais l’analyse du contre-amiral Guépratte (une fois les mines draguées, les canons de marine ayant pu réduire les forts) sous-estime sans douze la précision et la mobilité du tir ennemi. Des files de dix ou doute chevaux déplaçaient sans cesse les obusiers lourds le long des rivages, les pièces de campagne mobiles, également attelées, accablaient les dragueurs  et les torpilleurs, quant aux pièces lourdes des forts, elles ne pouvaient être atteintes que par des tirs précis, de plein fouet, ce qui était incompatible avec la mobilité nécessaire des navires dans le détroit.
La reconnaissance du terrain a fait gravement défaut aux capitaines des vaisseaux qui, dans leurs appareils d’observation, ne pouvaient se faire une idée exacte des cibles camouflées, dénaturées par le bombardement, entourées d’un halo de poussière et de fumée. Ils ont tiré à l’aveuglette, de trop loin pour les navires à tir courbe comme le Queen Elisabeth, dont les obus géants se sont enfoncés dans la caillasse calcaire sans faire le moindre dommage. Les artilleurs alliés ont cru trop facilement qu’une pièce était détruite quant elle ne répliquait plus. Or son tir reprenait plus tard, une fois l’abri nettoyé. Il est vrai aussi que les turcs tiraient mal. Mais leurs canons étaient si nombreux et si proches qu’ils ont fini par toucher leurs cibles.


Car les cuirassés étaient loin d’être invulnérables. On s’était bercé  d’illusions, parce qu’on sous estimait l’adversaire : les experts de l’ennemi ont parfaitement su régler les mines dérivantes pour qu’elles frappent au-dessous de la ceinture cuirassée des bâtiments anciens, les obus sous-marins et les torpilles pour qu’ils touchent la coque dans les zones de plus faible blindage.

Dernier élément de faiblesse : l’impréparation du dragage. Les pécheurs mobilisés sur les dragueurs ont découvert au dernier moment les filins d’acier tendus d’une rive à l’autre, les lignes successives de mines, ils ont été surpris par les mines dérivantes qu’ils ne savaient pas arrêter, encore moins désamorcer. La seule méthode aurait été de tirer au canon pour faire exploser les engins. En ne le faisant pas l’Amirauté se condamna  à la paralysie.

Quant au corps expéditionnaire Franco-Britanique , il était initialement destiné à occuper Constantinople, après que les marines aient gagné la bataille des Détroits.

  
 L’escadre Franco-britannique forçant le passage des Dardanelles

La presqu’île de Gallipoli

      Devant cet échec maritime, le Conseil Britannique de Guerre est devenu convaincu que des troupes devaient être débarquées sur la péninsule de Gallipoli en vue d’éliminer les forts qui étaient la cause des dégâts causés aux navires. Churchill a insisté sur le fait qu’une formation régulière britannique, la 29éme division devait être engagée. Ces forces étant considérées comme insuffisantes, vinrent s’ajouter des troupes Australiennes et Néo-zélandaises. Au total les forces lancées contre les Turcs se sont élevées approximativement à 70.000 hommes.
 Le corps expéditionnaire français comprenait à l’origine une seule division. Il était surtout composé de coloniaux. Dans la brigade dite métropolitaine, on comptait un régiment, le 1er régiment de marche d’Afrique, et un autre régiment, le 175éme, formé avec les jeunes recrues de la classe 15  dans les dépôts des 6éme, 105éme et 140éme d’infanterie, venant de la métropole. Joseph Richard, après avoir fait ses classes à Grignan (Drôme) comme simple soldat appartenait au 175éme R.I.
            Tel était la composition de ce corps expéditionnaire, d’Orient de 18.000 hommes, qui débarque le 11 mars 1915, à Moudros, petit port de l’île grecque de Lemnos soit peu de jours avant l’attaque navale, sans savoir, même au niveau de l’Etat major, ce à quoi ils étaient destinés..
Le bureau de guerre avait tout prévu sur le papier, même les navires frigorifiques, pour la viande, 6 jours de fourrage pour les 5.000 chevaux et mulets, des fours capables de cuire chaque jour 24.000 rations de pain, des réserves de potages salés des pommes de terre et du vin.
Il ne manquait qu’une chose essentielle : l’eau potable, presque absente sur l’île.
Le 25 avril 1915, le corps expéditionnaire français débarque  sur les plages de la presqu’île de Gallipoli, et réalise sous le commandement du Général Gouraud de pénibles progrès. L’ennemi occupait des observatoires qui lui permettaient de surveiller tous les mouvements.
La 1er division débarque sur la plage Sedd-ul-Bahr sous le cap Helles, ( V beach sur le plan) des zouaves, des légionnaires, des régiments coloniaux et le 175éme Régiment d’Infanterie,  dont faisait partie Joseph Richard.
Le débarquement s’effectue sous le tir des fusils Turcs, qui balayaient la plage. Joseph racontait s’être camouflé derrière une toile de tente, hors la vue des tireurs ennemis. Tout en débarquant, les pieds dans l’eau, ils tiraient comme ils pouvaient sur les silhouettes ennemies.

Les français ont été attaqués vivement dés leur débarquement, Le 175éme RI a gagné ses positions dans le « ruisseau des morts » et le « ruisseau des écrevisses », où coule un filet rouge de sang du Kéréves Déré. Guidé par le général d’Amade, que l’on reconnaissait à son burnous et à son calot bleu, ils ont gagné les lignes des tranchées ennemies. Les trois-quarts des officiers du 175éme sont tués. Un homme sur deux meurt dans cette affaire.


La plage de Sedd-ull-Bahar

Au premier débarquement, les anglais n’eurent pas moins d’un millier de morts et de quatre mille blessés, malgré le stratagème dont ils usèrent en faisant échouer sur la plage de Sedd-Ull-Bahar, le River Clyde, bondé de soldats. Joseph Richard a vu ce navire échoué sur la plage du débarquement.


Le River-Clyde échoué sur la plage de Sedd-Ull-Bahar

Aux jours d’immobilité succèdent de brusques attaques. Il fallait lutter non seulement contre l’adversaire,  mais contre le sol le plus difficile et le climat le plus malsain.
Les troupes françaises du corps expéditionnaire d’Orient mènent une guerre de tranchées sauf quelques attaques de positions ennemies dont celle du 21 juin 1915, dont elles peuvent être fières.
L’attaque, parfaitement réussie qu’elles ont menée contre les tranchées Turques, a été admirable. Pour la première fois, en effet, des troupes constituées par de jeunes soldats de la classe 15, conduisirent une offensive qui devait être des plus énergique.
Il importait d’enlever à tout prix le redoutable système de défense que constitue un labyrinthe de tranchées turques dénommées « Le haricot » qui retenait depuis longtemps la marche vers la crête d’Atchi-Baba.
    C’est à l’aube de la journée du 21 juin que l’attaque devait avoir lieu. De bonne heure la flotte française s’avance vers les détroits, sans trop s’y engager, bombarde avec ses canons de gros calibre les batteries installées sur la rive asiatique. A ce moment  l’artillerie de terre commence un tir méthodique. Les  soldats sont lancés à la baïonnette, bondissent d’un même élan et arrivent sans éprouver de pertes à la première ligne turque, bouleversée par les bombardements.
C’est là que Joseph Richard fut cité  le 1er juillet 1915 à l’Ordre du Régiment pour « installé avec quelques hommes dans un poste découvert en avant de sa Compagnie, être resté 12 heures sous un feu violent d’artillerie et de mousqueterie, sans avoir été ravitaillé donnant ainsi un bel exemple d’énergie »

La lutte s’engage à l’arme blanche contre les derniers survivants turcs. En quelques minutes ils sont maîtres de la tranchée. De tranchées en tranchées, les soldats, 1ere division et 2éme division confondu, s’emparent du « haricot ». De nombreux soldats turcs sont fait prisonniers.Après une demi-heure de bombardement les soldats sont lancés à la baïonnette, bondissent d’un même élan et arrivent sans éprouver de pertes à la première ligne turque, bouleversée par les bombardements, La lutte s’engage à l’arme blanche contre les derniers survivants turcs. En quelques minutes ils sont maîtres de la tranchée. De tranchées en tranchées, les soldats, 1ere division et 2éme division confondus, s’emparent du « haricot ». De nombreux soldats turcs sont fait prisonniers. Quelques jours plus tard, le général Gouraud, a été grièvement blessé à Sedd-ul-Bahr. Il revenait de visiter les blessés de la journée lorsqu’un obus venant de la côte d’Asie éclata prés de lui et le projeta  par-dessus un mur, sur un arbre.
           

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              Une autre bataille  s’est déroulée en juillet 1915 pour la prise de la rive droite d’un ruisseau coulant entre deux gorges profondes, le Kéréves Déré.
          Le 12 juillet à 4 heures 30 commence le tir de l’artillerie française. Un croiseur anglais dans le golfe de Sarros (Nord de la presqu’île) et un cuirassé français dans le détroit des Dardanelles, bombardent les positions Turques. A 7 heures 35, les troupes françaises se lancent à l’assaut enlevant un à un chaque élément de tranchée.
          Une section Turque est cernée et se rend toute entière. Le corps français s’approche ainsi  de la crête d’Atchi-Baba, la côte 216 qui constitue pour les Turcs la forteresse formidable à l’abri de laquelle ils pensent arrêter la progression ennemie.
           La seule lettre qui ait été retrouvée, émanant des Dardanelles est celle « Aux armées, le 27 mai 1915 », où il ne peut donner sa situation, en raison du secret militaire, et où il  indique  qu’il est sous sa tente et qu’il fait bien chaud.

·        L’épisode de la jambe cassé par la grenade aux serpents est confirmée par son kiné, Jean François Sidoli, qui le soignant dans les dernières années de sa vie, l’avait interrogé sur la cause  d’une fracture mal réduite, et ayant recueilli ses confidences me les a racontées.


Le 1er Juillet 1915,il est cité à l’ordre du régiment  pour avoir tenu une position pendant 12 heures sans ravitaillement..


Début juillet 1915, il lance une grenade sur un nid de serpent, et reçoit en échange un éclat qui lui brise le tibia. Le 19 juillet il se trouve à l’hôpital de Toulon, d’où il sort le 4 août suivant.
        
Les Etats Majors finissent par se rendre compte que la presqu’île de Gallipoli était imprenable et qu’il était préférable d’aller porter secours aux troupes Serbes qui avaient subi  en Macédoine, de la part des Austro-hongrois de rudes revers.
La décision étant prise d’établir un nouveau champ d’opération, il importait que la résolution fût suivie par l’acte.
Aussi est-ce sur les troupes les plus proches, sur les unités métropolitaines envoyées aux Dardanelles que l’on opéra le premier prélèvement.
Il fut composé notamment  du 175éme RI, le régiment de Joseph Richard formant la première Division de Serbie, commandée par le général Bailloud. Les régiments coloniaux restèrent encore quelque temps aux Dardanelles.

Le Vardar (Serbie)




Arrivées à Salonique, les troupes françaises sont dirigées vers l’immense camp de tentes de Zeïtenlik, aménagé  sur, un terrain en pente et dominant le port de Salonique. Le mont Olympe, aux crêtes neigeuses, se dresse de l’autre coté du Golfe.
Le général Sarrail, accompagné de forts contingents venant de France,  vint inspecter le 12 octobre 1915,les troupes du camp de Zeïtenlik, accompagné du général Bailloud, suivis d’une brillante escorte de dragons.
Les soldats avaient hâte de rencontrer leurs amis Serbes. C’est à la gare Nord de Salonique, la gare dite d’Uskub, que les trains militaires sont formés. Les soldats et leur matériel s’entassèrent dans la soixantaine de wagons formant ce premier convoi. Le train traverse des paysages frappés par la dernière attaque balkanique, il y a à peine deux ans, pour rejoindre le cours du Vardar, qui roule leurs eaux boueuses en cette saison d’automne.
Et à travers un paysage magnifique le long de la rivière, traversant le défilé de la « Porte de fer », pour arriver à Stroumitza-Station. Apres avoir passé le dernier pont sur le Vardar.
Quelques jours après leur arrivée, les régiments Serbes qui occupaient la région, reçurent l’ordre de rallier le gros des forces opposées aux troupes austro-germano-bulgares.
L’armée Serbe battue, devait être  récupérée par la flotte franco-britannique, pour être rassemblée sur l’île de Corfou et après s’être reposée quelque temps  être réarmée et renvoyée sur le front
Le 175éme RI, joint au 176éme RI, s’est trouvé opposé le 22 octobre 1915, à une forte attaque des troupes bulgares, pour tenter d’atteindre prés de  la gare de Stroumitza, le fameux pont du Vardar. La prise de ce pont aurait coupé toutes possibilités d’évacuation aux troupes françaises,
   Cependant les bulgares, croyant à une forte supériorité des troupes françaises, ou à une toute prochaine contre- attaque, décident de se retirer. Ceci permit l’arrivée  de nouvelles divisions en renfort et de l’ensemble du ravitail- lement en vivres et en munitions.
          Mais bientôt, aux bandes de comitadjis et d’irréguliers bulgares qui tenaient tout d’abord le front, succèdent des régiments bulgares servis par une artillerie plus forte.
          Ce n’est plus une guerre d’escarmouches, il faut tenir tête à un adversaire de plus en plus entreprenant.
          Ordre est donné de faire évacuer tous les villages dans les nombreuses vallées qu’arrosent les affluents de la rive gauche du Vardar, avec l’exode des populations qui traversent le pont à la recherche d’un abri incertain.
           Le 175éme et le 176éme réunis, en liaison avec les Anglais sont sérieusement attaqués. La résistance bulgare est de plus en plus forte.  C’est peut-être à l’occasion de l’un de ces assauts, que Joseph Richard, sergent du 175ème Régiment d’Infanterie de la 1ère Division Française, fut cité une deuxième fois, pour avoir fait  prisonniers 200 combattants Bulgares en  récupérant  3 pièces de canon.
          En décembre 1915, le repli est décidé, Au début ce ne  sont que les postes avancés de la région de Krivolak qui se retirent. Puis les trains se succèdent sans interruption, la nuit surtout, et redescendent vers la base de Salonique, avec le gros matériel de campagne.
          Il eût fallu un miracle pour sauver la Serbie.
          Par le dernier courrier officiel, est connu la perte de Monastir  et la pénible retraite Serbe à travers l’Albanie.
          Voies ferrées, gares, routes, ponts jalonnant la Tcherna et le Vardar sautèrent tour à tour après le départ du dernier train.
La journée du 12 décembre 1915, marqua un combat d’arrière garde dont le succès permis le regroupement des forces françaises  et alliées au-delà de la frontière Serbo-Grecque, au sud du lac Doïran, et de Kilindir, tout d’abord puis autour de Salonique.
Apres avoir évacué la presqu’île de Gallipoli, les troupes françaises évacuaient la Serbie, mais chaque fois dans l’ordre et sans perte d’hommes ou de matériel.









Salonique


Retour à Salonique à la fois des troupes des Dardanelles et de celles du Vardar.
A titre de transition je cite quelques lignes de l’ouvrage de Gustave Gouin, illustré par F. Detaille « l’Armée d’Orient ».
« Certes, les résultats des opérations militaires en Orient, aussi bien aux Dardanelles qu’un Serbie, ont pu n’être pas ceux qui étaient désirés, il y a à cela des raisons d’opportunité et des causes d’ordre numériques que l’on ne saurait trop mettre en lumière. Il n’en reste pas moins que les armées alliées qui  y ont combattu sur la péninsule de Gallipoli comme en Serbie, s’est partout bravement comporté.
 « Aux Dardanelles, où elles se sont tout de suite heurtées à des organisations défensives de tout premier ordre, et à une armée ennemie plusieurs fois supérieure en nombre, elles réussirent néanmoins à prendre pied à terre, à s’accrocher au sol, à résister aux plus vigoureuses attaques des  Turcs pour les rejeter à la mer, à subir sans broncher les violents et continuels marmitages, de front et de flan, des batteries de la péninsule et de celles de la côte d’Asie.
« Leurs offensives, il est vrai, ne leur ont pas permis de déloger les Turcs de la Fameuse crête d’Atchi-Baba, sur les pentes de laquelle s’échelonnait  leur formidable système de tranchées. Il se sont néanmoins emparés  d’une partie du Kéréves-Déré, et, si leur avance a été minime, les Turcs, de leur coté, n’ont jamais réussi à enlever d’assaut une seule tranchée aux troupes françaises. Mais ce n’est pas seulement de courage, que firent preuve les poilus des Dardanelles, c’est surtout d’une ténacité exemplaire, d’un esprit admirable, d’une endurance héroïque.
« Sur cette fameuse péninsule, dont ils n’occupaient qu’une pointe triangulaire de 7 kilomètre de coté, d’un terrain aride, où ne s’élevaient que de rares oliviers, ils ont souffert non seulement du fait de l’ennemi, mais surtout du soleil implacable, de la chaleur torride, des mouches affolantes, de la poussière lancinante qui pénétrait partout les jours de vent, du ravitaillement difficile, de la pénurie d’eau. Le repos, pour les combattants consistait  à descendre des tranchées de première ligne, pour s’installer seulement à 2 ou 3 kilomètres en arrière dans celle du camp.
Faut-il ajouter à cela les difficultés et la lenteur à parvenir, des nouvelles et des lettres du pays, dont on sentait, ainsi, davantage l’éloignement.
 « Toutes les conditions paraissaient réunies pour démoraliser le soldat.
 Malgré tout celui-ci conserva un moral admirable. Et lors qu’ils quittèrent les Dardanelles pour aller tenter de secourir la Serbie écrasée par les Austro Allemands et par les Bulgares, s’ils quittèrent avec satisfaction la péninsule, c’est qu’ils pensaient, que sur ce nouveau front, leurs efforts allaient être plus efficaces pour la victoire commune des alliés.
« Hélas en Serbie, comme aux Dardanelles, ils arrivèrent trop tard encore ou trop peu nombreux toujours. Ce n’est ni leur faute, ni celles de leurs généraux, ni surtout celle de nos vaillants alliés, les Serbes admirables, qui depuis de longs mois accablés par le nombre, réclamaient des secours efficaces, et qui, tout récemment encore, demandèrent en vain aux diplomaties alliées, l’autorisation d’empêcher la mobilisation Bulgare.
« Les difficultés de ravitaillement par l’unique voie ferrée partant de Salonique sur l’Uskub, contraignirent nos faibles contingents à ne s’engager que très peu avant dans l’intérieur de la Serbie dont les troupes étaient déjà écrasées lorsque nous arrivions à peine. Ce fut encore ceux des Dardanelles qui supportèrent le premier choc des Bulgares, trois fois plus nombreux. Nos soldats n’en remportèrent pas mois  de notables succès à Stroutmitza, à Houdova, à Valendovo, à Kajali, à Kosturino.
« La encore, en Serbie, ils connurent les dures conditions climatiques, le vent glacial de la vallée du Vardar, la neige, la pluie, la boue, le froid qui atteignit jusqu’à -20 degrés. C’était d’autant plus pénible pour eux, qu’ils venaient de subir une longue période  de fortes et continuelles chaleurs aux Dardanelles.
«  Ils n’en résistaient pas moins à la pression Bulgare lorsque arriva l’ordre d’effectuer la retraite, pour éviter aux troupes alliées d’être encerclées entre la Trerna et le Vardar par des forces plusieurs fois supérieures. Cette retraite accomplie face à l’ennemi, fut elle-même une victoire, si l’on considère les effectifs en présence de part et d’autre.

 « Autour de Salonique, où ils sont maintenant si formidablement retranchés,  que les Austro Allemands et les Bulgares, auxquels devaient encore se joindre les Turcs, hésitent toujours à les attaquer. »




Poroï (au Nord de Salonique, frontière Bulgare)
     Des  infiltrations de troupes Bulgares à travers la frontière Gréco Bulgare, devenant de plus en plus fréquentes, il est nécéssaire d’envoyer des troupes sur cette frontière.
Dans une lettre du 20 mai 1916, Joseph Richard, indique être au contact des troupes Bulgares, préparant une offensive, bien que se trouvant pour le moment en réserve.
Il signale une grosse chaleur, et des orages, il se trouve dans la plaine, dans la vallée de Dairen Hissar, plus précisément à Poroï. (Voir la carte)
Le 29 mai 1916, il se trouve à 800 mètres d’altitude, il fait moins chaud, sa tente est abritée sous de gros arbres, donnant une fraîcheur inconnue depuis trois mois.
Il a reçu son Kodak, et va pouvoir commencer ses photos.
1er juin 1916, il est de retour à Poroï, pour occuper la voie ferrée Serrès-Doiran, un jour avant que les bulgares ne le fassent. Le jour il patrouille avec son groupe, pour arrêter les espions, la nuit il couche dans sa tente individuelle, il n’y a pas de tranchées (comme aux Dardanelles) c’est une guerre de surprise et d’embuscade.
Le 17 juin, toujours à Poroï, le thermomètre est monté jusqu’à 56°
Dans sa lettre du 1er juillet, il indique avoir reçu, ajouté à son grade de sergent, le titre d’artificier, qui consiste à éclairer une position la nuit, avec des grenades ou des fusées éclairantes.
26 juillet, la division est au repos, on parle de l’envoyer à Florina (au sud de Monastir, ouest de la Macédoine)
7 août, il pleut, il indique dans cette lettre que son régiment actuel est le 372éme RI. Il se porte volontaire pour encadrer un corps Monténégrin, espérant combattre sous peu avec ses frères d’armes Bosniaques.
Le 20 août, il relate une attaque, pour la reprise d’un village, je cite : « Le 18 nous avons attaqué le village de Poroï le Bas qui avait été abandonné aux Bulgares il y a deux mois par un autre régiment ; la veille au soir nous recevons l'ordre d'attaquer, aussitôt l'on fait les préparatifs, c'est-à-dire une grenade par homme, 4 sacs à terre, 200 cartouches, deux jours de vivre, une toile de tente mais pas de sac ; à 3h45, heure fixée, le mouvement en avant commence, quelques patrouilles assurent la marche,( moi je suis avec le gros de la troupe). Grace à la nuit nous approchons facilement du village  à 5OOm duquel nous attendons le jour, à 5 heures les patrouilles s'approchent 3h45, heure fixée, le mouvement en avant commence, quelques patrouilles assurent la marche,( moi je suis avec le gros de la troupe). Grace à la nuit nous approchons facilement du village  à 5OOm duquel nous attendons le jour, à 5 heures les patrouilles s'approchent du village, la fusillade commence, on ne voit rien mais on tire quand même, nous avançons par bonds et arrivés à 200m nous chargeons  5 minutes suffisent pour tout bousculer, prendre le village et installer nos positions, de l'autre côté, les Bulgares sont en fuite et nous les arrosons par nos tirs de mousqueterie et d'artillerie, sans perdre un seul homme nous avons pris à l'ennemi un village et 4 kilomètres de terrain, c'est merveilleux !

Le soir nous sommes resté sur nos positions et l'artillerie bulgare nous a copieusement arrosés.
Nous n'avons dormi que d'un oeil; les Bulgares ont tenté en vain de nous reprendre notre gain, ils ont dû vite faire demi-tour
Nous avons été relevés hier soir, c'était temps, je n'en pouvais plus. J'ai bien reposé cette nuit  et ce matin je vais bien. »







A l’hôpital


Début septembre 1916,  Joseph Richard souffre d’une fatigue générale et d’un amaigrissement excessif. Son estomac n’accepte plus aucune nourriture. Il est évacué au dépôt hospitalier de Mikra, près de Salonique. Dans une lettre du 12 septembre, le major a diagnostiqué un début de jaunisse, il est au régime, mais commence à aller  un peu mieux.
Le 22 septembre, il indique qu’il est convalescent, mais doit quitter l’hôpital de Mikra, en raison de l’affluence des malades et des blessés. Il rejoint le Centre de Convalescence de Karabouroum,  situé dans une presqu’île, presque en face de Salonique. Le 27 septembre 1916, il passe une visite, il est jugé encore trop faible pour rejoindre le front.
Soudain, une dépêche,  qu’il reçoit à l’hôpital de Salonique, le rappelle en France, pour y suivre la formation d’élève Aspirant. Son colonel le désigne, comme sous-officier, apte à devenir officié.

Ecole des Eleves Aspirants
de Joinville le Pont



Parti le 9 octobre 1916, à bord du « Santony », il aborde à Marseille le 17 octobre, sans avoir rencontré les sous-marins allemands, qui avaient coulé un grand nombre de navires, ce qui est déjà une  grande chance. Par contre la traversée a été très agitée, mais pas assez pour rendre malade, dit-il «  un vieux loup de mer comme moi ».
 24 heures après il est déjà à Montluçon, près de Toulouse, qu’il doit quitter le 19 octobre pour rejoindre Paris.
Le 22 octobre, il  atteint l’école des élèves aspirants de Joinville le Pont, rejoignant ses camarades, qui avaient commencé l’instruction depuis 15 jours.
Les camarades sont sympa- thiques, généralement  des étudiants, la nourriture est bonne.
Le travail est intéressant. L’atmosphère est calme  et ne lui fait pas regretter la Macédoine, les « marmites » ne tombent qu’à la cuisine, et ne sont pas dangereuses. Le temps est froid et pluvieux, mais peu importe.
Dans une lettre du 17 novembre 1916, il signale devoir quitter Joinville, pour 8 jours, pour se rendre au camp de Milly, près de Fontainebleau, et y effectuer des exercices de grande envergure.
       Le 15 février 1917, le sergent Richard François, du 175éme Régiment d’Infanterie, a été nommé au grade d’Aspirant. , ainsi que l’atteste un certificat provisoire, signé le même jour par le chef de Bataillon Commandant le Centre.
     Rade de Salonique, 10 minutes  avant le départ du Santony
Nomination de Sergent, François Richard au grade d’aspirant le 9 octobre 1916.

Retour à Salonique


Le 15 mars 1917, l’aspirant Richard, signale sa présence à nouveau à Montluçon, qui semble être un lieu de rassemblement. Apres avoir changé 30 à 40 fois l’ordre de départ, il part le 19 mars de Montluçon, pour rejoindre un renfort du 105éme régiment d’infanterie, destiné à l’Armée d’Orient et de là être dirigé sur Besançon,  qui est le point de départ de tous les renforts de l’Armée d’Orient. Le 9 avril, après 36 heures de chemin de fer, il est à Marseille, ou un bon lit le remet de toutes ses fatigues.


Par une décision prise par les Etats Majors, à Chantilly les 15 et 16 mars 1916, les français imposent aux italiens l’idée d’une nouvelle ligne de communication, à l’abri des raids sous-marins, par Tarente, Itéa, Bralo et Salonique. Des convois conduisent à Tarente, sur les lignes Italiennes mille hommes par jour. On se donne, pense t-on à Paris, les moyens de soutenir un front qui passe désormais au nord de Monastir.
L’idée se concrétise de rendre ce front opérationnel, non seulement pour tenir Salonique, mais pour déboucher sur Sofia et Vienne, libérer les Balkans, en détruisant l’empire Austro-hongrois
C’est la raison pour laquelle l’aspirant Richard, au lieu de s’embarquer à Marseille, sur un bateau à destination de Salonique, comme la première fois, part en train pour Livourne, via Vintimille et destination finale Tarente, à l’extrême sud de l’Italie.
Tarente est devenu un centre important de transit des troupes en partance ou de retour de l’Armée d’Orient. Elles sont cantonnées  au Camp de Buffaluto, près de Tarente, d’où il écrit  le 19 avril 1917, une longue lettre, décrivant la rade de Tarente, formant un abri pour toutes les marines alliées, Il termine son périple en canot automobile, en débarquant à Tarente, où l’on distingue deux villes,  la « Citta Vechia » et la « Cita nuova ». Il se procure toutes les marchandises qu’il était chargé d’acheter accompagné de ses quatre « poilus ».
Il ignore le jour de son départ. Un bateau est là qui les attend, c’est le Danto-Castro.
La traversée est courte, entre Tarente et Itéa, en Grèce, quelque milles en Adriatique, plus à l’abri des sous-marins.
C’est à pendant cette traversée, que l’Aspirant Richard, estimant, à juste titre, que son sabre d’officier ne lui étant d’aucune utilité dans une guerre moderne, le jeta par-dessus bord, ou il repose toujours au fond de l’adriatique.

        

                       Embarquement à Tarente (Italie)
 
     



Selon la nouvelle formule adoptée par le gouvernement français, en accord avec l’Italie, les transferts de troupes entre la France et l’Armée d’Orient ne se font plus en bateau par la Méditerranée, mais en traversant l’Italie, l’Adriatique, et la Grèce à partir du port d’Itéa.







A peine arrivé à Salonique, l’Aspirant est envoyé au camp de Zutilick, où il est chargé de fonctions de police, vérifiant les passeports des Grecs et autres Saloniciens, qui veulent entrer dans le camp allié, surtout dans une partie du camp réservé aux  réfugiés. Dans une lettre du 3 mai 1917 il annonce son prochain départ pour Monastir, pour un long voyage en train vers le front Ouest de la Macédoine.
De Salonique à Monastir



Monastir 



      


L’aspirant Richard arrive dans la région de Monastir, où il est affecté en mai 1917, frais émoulu de l’Ecole d’Officier de Joinville.Il rejoint le 372éme RI, auquel il est affecté.   
C’est le soir, raconte Gustave Gouin, dans son ouvrage l’armée d’Orient.
      «  Dans le ciel d’un infini laiteux, la splendide clarté du plein disque de lune fait pâlir les étoiles. Sur Monastir, la ville martyre, qui s’adosse aux premières hauteurs de la Barba-Planina pour étaler dans la plaines ses maisons douloureuses et crevassées, un long nuage de brume mi-opaque s’étend comme un voile de gaze que percent aérées, les fins minarets blancs.La plaine au loin s’étend, où la Tcherna qui s’étire et s’incurve comme un grand serpent souple, brille sous l’éclat lunaire d’un reflet métallique. Et bordant la vallée à l’Est de Monastir, juste en face de nous, la chaîne de montagne de Selecka-Planina profile dans l’azur la ligne de ses crêtes. La première en avant, tout contre la Tcherna, la côte 1050 s’anime dans la nuit.
     « Une fusée monte, rouge, décrit une courbe, brille de toute sa clarté rutilante rouges, vertes blanches, par série ou isolées l’artillerie « donne » des deux cotés. Sur le sommet de 1050, les éclatements formidables se succèdent presque sans interruption ».

     Dans sa lettre datée du 24 mai 1917, Joseph Richard parle de la côte 1050,
 « Vous pourrez dire à tante Antoinette (italienne) que ses compatriotes se battent fort et bien à 1050. Je vous assure que çà barde, D’ici je vois très bien la cote 1050 car il n’y a que la plaine de Monastir qui vous en séparent et il ne se passe pas une seconde sans qu’un obus éclate.

      Le 371éme de Mr Gouin, depuis Gallipoli, est toujours au coté du 372éme.

Le 16 juin, il relate un passage à Monastir, pour y réaliser un rêve « prendre un bain turc » Il y décrit la ville avec sa population, Serbe et Turque, les maisons bombardées et malgré tout l’hospitalité des habitants.

          

Le barbecue des officiers    Le pique-nique de la troupe


   
                                                         
 Réparation d’une grôle (chaussure)

                             Du vin en carafe, mon lieutenant ?


La corvée de bois


     A partir  de mi-juillet 1917, les lettres sont datées de Kisovo, qui se trouve au Nord de Monastir. Cela n’empêche pas les virées à Monastir, les jours de repos, logé chez un Turc, qui est aux petits soins  lui apportant le lait au réveil.
La lettre du 25 juillet 1917, datée de Kisovo est importante, car elle relate une attaque du 16 mai à laquelle Joseph Richard a failli participer, et peut être n’en pas revenir.
 « La première vague est partie à 4 heures exactement,favorisée par l’aube, elle put arriver jusqu’à la tranchée Bulgare, mais la préparation d’artillerie avait été insuffisante et les boches (car ce jour là nous avions des boches en face), sortirent de leurs abris et  chassèrent les assaillants à la grenade, et même, a t’on, dit firent deux compagnies prisonnières, le coup était manqué, mais la responsabilité de celui qui commandait l’attaque était encore engagée, il fallait recommencer ;à neuf heures on remettait ça et les pauvres coloniaux ont dû traverser un tir de barrage, dans lequel ils laissèrent bien des plumes, on les voyait sauter en l’air, fracassés par les 210 et 350 Bulgares ; les quelques malheureux qui purent arriver à la tranchée boche en furent rejetée illico…et ce n’est pas suffisant, une troisième attaque eut lieu à 2 heures de l’après midi , la réception que lui firent les bulgares fut encore plus soignée, cependant l’effectif étant plus fort, on prit le piton ; notre bataillon reçoit l’ordre d’attaquer son objectif, je dis à mes poilus « allons y » mais non le contre-ordre arrive aussitôt, le piton n’as pu être tenu puisque seul un colonel et dix hommes arrivèrent au but et ne purent donc arrêter  la contre-attaque boche déclanchée immédiatement ; le soir, on n’a pas pu sortir chercher les blessés, vu le bombardement et la fusillade : voilà ce qui s’est passé, sur deux régiments il y eu 1800 tués ou disparus et … on disait sur le communiqué officiel : «   Sur le front Nord de Monastir, on repousse les contre-attaques. » 
Sans commentaire.



Officiers français et grecs, Monastir, en juillet 1917


de droite à gauche :Mr Ferrand,S/Lieutenant, Commandant de Compagnie ; Mr Calliatis, S/Lieutenant Grec révolutionnaire ;
Monsieur Paillard S/Lieutenant français ; Monsieur Zagarakis, s/Lieutenant grec ; à gauche un poilu.
(Lettre de Kisovo, en date du 25 juillet 1917.Photo prise devant le PC du 19éme régiment d’où est partie l’attaque du 12 mai.)

     A l’automne 1917, une attaque est programmée  pour reprendre la ville de Progradec, en Albanie, sur l’extrême aile gauche du front, coté Albanais du lac d’Ochrida,  qui était tenue principalement par les autrichiens. Aucune lettre connue ne mentionne cette action. La seule preuve consiste en un ensemble de photos du lac d’Ochrida, prises par l’aspirant Richard et témoignant de sa présence.





Décès de son  père, Edouard Richard
La permission


   L’aspirant Richard apprend au front le décès de son père, survenu à Termignon le 16 août 1917. Il obtient une permission en raison de cette circonstance.
 La seule pièce qui nous permet d’affirmer cet événement est une lettre datée de Tarente du 26  janvier 1918, à son retour vers Itéa, dans laquelle il parle d’un engagement qu’il avait pris au Bocage, d’indiquer le nom du bateau sur lequel il embarquerait, et dans laquelle il parle de la tristesse du camp « triste comme un permissionnaire qui retourne au front ».
                

Ostrova





     De février à mai 1918, l’aspirant Richard écrit un certain nombre de lettre, depuis le secteur d’Ostrova au Sud Est de Monastir. Il semblerait qu’il ne se passe pas grand chose. Le général Guillaumat succède au général Sarrail puis est rappelé à Paris pour commander les armées de Paris. Lui succède le général Franchet d’Espéret. Il considère que l’armée française n’a pas à retrouver à Salonique l’esprit de la guerre immobile, mais à faire éclater en son centre la cuirasse ennemie.
       


     Puis tout à coup, en septembre 1918, toutes forces réunies, les six divisions de l’armée Serbe reconstituées, le général Franchet d’Espéret attaquant la  montagne, fait craquer le front d’Orient. La cavalerie s’y engouffre et arrive jusqu’au Danube. La Bulgarie signe un armistice le 29 septembre. C’est le premier de la série, qui avec celui de Moudros avec la Turquie (30  octobre), de Villa Giusti avec l’Autriche–Hongrie (3 novembre), conduit à l’armistice du 11 novembre 1918, consacrant l’effondrement de l’armée allemande.
     En fin de compte les alliés avaient gagné, mais ils avaient payé très cher les hésitations et les tergiversations des états major.

      L’Aspirant Joseph Richard fut entraîné par cette vague à la con-quête de la victoire.


Contact avec la population



Certains de ses camarades


Le 31 décembre 1930, le Lieutenant François Joseph Louis Richard est fait Chevalier de  la Légion d’Honneur.


« Le ruban »
« Il brille  au revers de papa
C’est celui là que je préfère
Car tout le monde ne l’a pas. »
(Revu et corrigé à la demande d’Hélène, car les oncles Joanny et Alfred ne l’avait pas)
Il est petit, sans embarras…….
(Ne jamais faire de la peine aux gens.)
Déclamé par Lucette Richard, sur un texte de Mlle Lachaze, professeur de diction.











J’ai toujours eu pour mon beau-père, une étroite affection. A l’âge de 20 ans , il s’est engagé ,en 1915,dans l’armée d’Orient. Il habitait la Savoie, plus précisément, la Maurienne, village de Termignon, où son père  était médecin. Quant à sa mère, elle est morte des suites d’un accouchement.
Depuis de front de l’Armée d’Orient, il a écrit les lettres que vous venez de lire, à son oncle et sa tante, habitant Chambéry. Une fois de retour, les lettres lui ont été restituées.

Quant à  moi, j’avais le désir de relater sa vie de « poilus ».Lui même, n’en parlait jamais à sa famille, comme beaucoup de « poilus ».Sa famille a tout appris après sa mort grâce au livre que j’ai écrit, et maintenant grâce au « site » que j’ai confectionné, avec l’aide efficace de mon dernier, fils :
Guillaume.
Entre temps, j’ai épousé Marielle, fille de Joseph, derrière : deux garçons et une fille.

De mon coté, mes Grands-parents et mes parents, étaient restaurateurs, exploitant 2 restaurants
A Marseille, sur le Vieux Port, Quai de la Fraternité, anciennement quai des Belges, où Joseph est allé un jour déjeuner.

Je n’ai pas suivi cette voie. Apres mes études secondaires, c’était la Faculté de Droit d’Aix en Provence. J’ai passé le concours de notaire et j’ai exercé cette profession pendant plus de 30 ans J’ai exercé  cette profession, jusqu’à l’âge de 64 ans. J’ai pris ma retraite gratifié de Honorariat me laissant le temps d’écrire 2 livres, l’un sur la « Guerre des Dardanelles »,l’autre sur la vie de mon Grand-père, que j’ai appelé « Camille »,qui fera peut être un jour l’objet d’un nouveau site.
Je vous remercie de l’attention que vous avez apportée à mon travail, et à celui de mon fils Guillaume. 
Je vous demande de le faire connaitre autour de vous. 
Je vous indique mon adresse mail si vous désirez me faire connaitre votre impression.(jean.sicard@sfr.fr) 
Avec mes remerciements et toutes mes salutations.



1 commentaire:

  1. Bonjour,
    Je viens de déposer un commentaire au bas des lettres ...
    Bravo et mes compliments pour avoir entrepris ce travail de Mémoire ...
    Cordialement,
    G.B.

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